RAPPORTS D'ACTIVITÉ
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2023
LE MOT DU MÉDIATEUR
L’année 2023 a été marquée par la vitalité du cinéma : le retour à un niveau d’entrées antérieur à celui de la crise, une production élevée de films en France et une part de marché des films français plus que satisfaisante. Ce constat heureux, dont il faut se réjouir, recouvre une réalité plus contrastée et la médiation en est un bon baromètre.
Du côté de la médiation du cinéma, ce fut aussi en partie un retour à un nombre de médiations comparable à celui d’avant la crise sanitaire. Mais cela ne saurait masquer la confirmation de tendances apparues ces dernières années, liées tant à la fin des contributions numériques versées par les distributeurs rendant moins onéreux et moins sélectifs les plans de distribution qui s’élargissent, qu’aux crises énergétique et sanitaire qui ont encouragé une minimisation de la prise de risques pour des établissements cinématographiques à l’équilibre économique fragile. D’où des saisines croissantes de la médiation par des distributeurs ne trouvant pas ou peu de salles pour leurs films.
La médiation du cinéma adapte régulièrement ses méthodes pour être au plus près des préoccupations des acteurs, notamment par la rédaction de recommandations portant sur des sujets récurrents élaborées en étroite concertation avec les acteurs mais aussi par la généralisation des réunions de suivi des médiations toujours riches d’enseignements.
L’année 2024 verra la mise en œuvre de propositions structurantes pour la diversité culturelle cinématographique. Ce sont bien sûr celles de la proposition de loi visant à conforter la filière cinématographique en France, celles du rapport de M. Lasserre sur l’Art et Essai ou encore celles du rapport de M. Cluzel sur la distribution indépendante. Leur concrétisation à la suite de la négociation conduite par le CNC, qui pourra remédier à l’asymétrie des médiations sollicitées par les distributeurs par rapport à celles demandées par les exploitants, sera un élément majeur de la régulation du cinéma au service du public et de la création. Elle contribuera également à redonner aux acteurs concernés plus de liberté dans le respect de leurs identités de programmation et de distribution.
Jean Cocteau disait « Le cinéma, c’est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière ». C’est cette lumière et cette encre constamment réinventées qui fédèrent le monde du cinéma pour relever les défis présents et à venir.